Préambule : il s’agit de la transcription d’un premier blog tenu pendant cette « expédition » et synthétisé en un seul billet.
06/05 Préparatifs.
Pour une fois les préparatifs n’ont pas été trop compliqués.
Je n’ai refait que trois fois les bagages, le parcours pour arriver à Toulon à été bouclé en quelques minutes ( merci Mappy). Le vélo est prêt, révisé il y a 10 jours (incroyable), je pense n’avoir rien oublié…
Juste l’heure de départ qui n’est pas véritablement définie … avant 7H30 si possible, il y a quand même 10 heures de route de Bouchemaine à Toulon.
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07/05 10 heures de route sous la pluie jusqu’à Valence et un beau soleil et 24 ° à Toulon où la rade est vide : manque le Clemenceau qui n’est toujours pas arrivé de Brest (je m’égare). Les difficultés commencent demain … par la traversée en bateau et la première étape.
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08/05 : Traversée / Ajaccio – Portopollo
8 H00 Départ du bateau sous un ciel gris et pluvieux.
6 heures de traversée sans problèmes pour la plupart sauf le narrateur qui n’apprécie pas trop ce genre de transport.
Arrivée à Ajaccio à 14 H sous un beau soleil. Et 45 minutes plus tard, après les recommandations des organisateurs, c’est parti.
Donc pour le groupe 3 , 60 Km le long de la cote, c’est à dire dans l’esprit de chacun, 60 km tranquilles plutôt plats.
Ce qui se confirme les 25 premiers km; mais après !! 3 ou 4 raidillons forts sympathiques, avec tout à gauche, mais débouchant sur des panoramas superbes. On ne monte pas pour rien.
Arrivée à Portopollo dans un hôtel superbe.
Repas pantagruélique avec charcutailles locales, sanglier et pâtes , glace à la châtaigne pour terminer. Et un délicieux vin rouge pour tout accompagner.
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09/05 : Portopollo / Porto-Veccio
Réveil à 6H45 pour un départ à 8H00 après un excellent petit déjeuner.
Le temps est dégagé et pour cause puisque le vent souffle à près de 80 Km/H de façon favorable d’après les organisateurs.
Sauf que, quand on monte une route en lacets, des fois c’est favorable, et dans l’autre sens cela l’est moins. Tout cela pour arriver au col de baccini, après 60 km et un dénivelé de 1200 m.
Les connaisseurs apprécieront.
Le retour sera un peu moins pentu, pour se terminer le long de la cote, avec des paysages somptueux.
Arrivée à 16 H00 ce qui permet une récupération associant longue douche et longue sieste. Repas correct type cycliste.
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10/05 Porto-Veccio / Solenzara
Départ pour une longue montée qui par les cols de taglio maggiore, puis de puntecella, enfin de bocca d’illarata nous mène enfin au col de Bavella à 1218 m d’altitude (départ à 0 !!!), au pied de magnifiques aiguilles très impressionnantes.
Un gentil pic-nic dans la descente à l’abris du vent et au soleil nous permet de reprendre des forces pour descendre sur Solenzara après avoir passé le dernier col de la journée (Larone), le tout sous un soleil agréable et tempéré.
Arrivée vers 16 h00, permettant de faire une petite sieste réparatrice suivi de la découverte de la Pietra, bière à la châtaigne.
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11/05 Solenzara / Corte
Un petit aparté pour commencer : il semble qu’un certain nombre des nombreux lecteurs de ce blog voudrait plus de détails sur la randonnée; il faut tenir compte de la durée de l’effort, le narrateur faisant partie du glorieux groupe trois qui, à kilométrage égal, passe plus de temps sur le vélo, ceci entraînant donc une récupération obligatoire plus longue. De plus l’élaboration du résumé quotidien se fait après le repas du soir dans une période très délicate prédigestive et demi somnolente.
Donc ce matin départ sous un beau soleil avec un programme un peu aménagé pour notre valeureux groupe afin de respecter les susceptibilités musculaires de chacun.
Aménagement qui nous donnera un parcours très agréable, ombragé, apprécié de tous, avec nombre de montées grimpées dans la bonne humeur.
Pendant ce temps les deux autres groupes s’amusent à monter des raidillards au milieu des troupeaux de vaches et des nids de poule.
Et encore plus fort, notre président bien aimé, se fait le plaisir d’aller pointer un contrôle à 20 km du parcours…… alors que l’on passe dans le lieu au retour dans 6 jours.
Arrivée vers 16H00 à Corte, revêtu du maillot du Corsica Team, et pas de celui du RCA (bleu blanc rouge), on ne sait jamais.
Accueil plus que chaleureux de deux charmantes réceptionnistes pleines d’humour.
Au repas du soir, soupe, poulet à la moutarde, gâteau à la châtaigne. Coucher 21H45 .
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12/06 Corte / San Pellegrino : quelle journée
La nuit s’annonçait assez éprouvante dans un hôtel qui mérite sûrement le quatre étoiles dans la NON insonorisation. Pas besoin de sonotone pour entendre les conversations de tout l’étage, et en plus le l’ascenseur près de la porte.
Heureusement tous les membres du groupes étaient fatigués et couche tôt et les autres occupants de l’hôtel avaient débarqué tardivement d’un car troisième âge.
Mais c’était sans compter sur la susceptibilité nationaliste qui nous a tiré un coup de canon vers 2 heures du matin: aucune sirène de police dans les minutes qui suivirent. La maréchaussée a sûrement attendu qu’il fasse jour.
Sur ce, petit déjeuner pantagruélique, avant une “chaude journée”, la plus difficile selon le road-book.
Mais nos très efficaces chefs de groupe (Gérard et Noël), nous avait trouvé un petit raccourci salutaire d’une quinzaine de km qui nous amena directement …. au bas de la principale difficulté, une gentille rampe avec des passage à 16%, des travaux à mi-pente avec une superbe rigole de béton frais dans laquelle le narrateur faillit scotcher son vélo !!!
Tout cela pour passer par les col de CASARDO, de la FOATA et de SAN GAVINO, dans des paysages superbes, au milieu des troupeaux de vaches ou de cochons et des nids de poule.
Pas de quoi s’ennuyer, et toujours un mot gentil des corses que nous croisons. Et au bout de cette demi-journée bien rempli arrive la pause repas près de PIAZZALI avec DES BROCHETTES. le grand luxe.
Une dernière montée assez rude, et nous replongeons vers la mer en suivant la crête (donc souvent en montée !!) pour arriver à SAN PELLIGRINO où nous logeons dans un club de vacances. Il n’y aura que deux ou trois baigneurs car la température est fraîche malgré le soleil et le petit vent revigorant.
Au dîner gambas, pot au feu et omelette norvégienne. Et divine surprise (?) , un animateur “GO” qui doit essayer de roder son show estival, tout tombant complètement à plat. J’ espère qu’il avait déjà signé son contrat !!!!
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13/05 San Pellegrino / St Florent
Journée bien plus calme aujourd’hui; donc départ vers 8 heures à l’altitude de 0 m (quasi les pieds dans l’eau puisque la plage est à deux mètres) pour arriver à 0 m; étape plate diront certains.
Et bien non; d’abord une certitude que nous connaissons depuis le premier jour et qui se confirme à chaque instant : le plat, l’horizontabilité, le “non dénivelé” ne sont pas des mots corses.
Nous commencerons par le Col de St Antoine (que nous n’avons pas perdu; oui d’accord blague facile, mais après une semaine d’effort ….) à 687 m avec un raccourci spécial Groupe 3 à 11% pendant trois km (merci Gérard et Noël), retour à moins de 100 m d’altitude par une longue descente agréable, et hop, on retourne à gauche pour 18 km de faut plat montant, avec pour objectif Le Col de Bigorno.
Au départ pente correcte et revêtement correct, un peu d’ombre ça va; puis après VALPAJOLA, les arbres se font plus rares, bien plus rares et la chaleur monte. Arrivé à BIGORNO, découverte d’une charmante fontaine qui permettra de tremper les pieds, le bandana, de remplir les bidons avant d’attaquer les cinq derniers km où en plus de gérer la pente et la chaleur, il fallait « gymkaner » entre les ornières, les nids de poule, les gravillons. Le plaisir.
Enfin arrivé au sommet (plus de 900m), un peu de descente et le ravitaillement toujours aussi excellent (carottes râpées, poulet, gâteau, rosé). Puis 30 km de descente jusqu’à St Florent, charmant petit port , où nous attend un hôtel très agréable avec piscine.
La chambre est immense, deux grands lits dans deux pièces séparées.
Le projet de plongeon dans la grande piscine tombe à l’eau car …. je m’ assoupis à peine allongé sur le lit.
Petit visite du port et découverte d’un marchand de glace digne de ceux de Pise. Je vous recommande l’association Figue – Mandarine; Je crois que Gérard a pris une triple (bon, il est chef !!!).
Dîner agréable avec une soupe type minestrone plus que complète, lapin corse, gâteau.
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14 05 : St Florent / St Florent
D’aucuns pourraient penser qu’il s’agissait d’une journée de repos, et bien NON. Un petit périple de 111 km nous attendait en faisant le Tour du Cap Corse.
Le départ se fait à l’heure vers BASTIA, et remontée du Cap Corse par la cote Est très typée “cote d’azur”, les gratte ciel en moins.Puis on tourne à gauche et montée du Col de Sainte Lucie pour retrouver la cote Ouest et le ravitaillement à PINO.
Nous redescendons vers St Florent avec notamment 5 km de route en construction (d’après le panneau le financement est assuré à 37,5 % par l’état, 37,5% par le conseil général, et le reste…. on ne sait pas).
Retour à l’ hôtel vers 15H30, et après midi de récupération avec mon “colocataire de chambre”:
– bière offerte par l’organisateur général (impossible de refuser)
– promenade à la citadelle et au vieux port qui nous fait passer par le plus grand des hasard devant le glacier : ce sera orange fruit rouge – pèche cette fois (Gérard y était déjà et à encore pris une triple !!!!)
– poursuite de la visite de la vieille ville et découverte d’une adresse à garder pour une prochaine visite “LE BARA VIN” où tout en gouttant un délicieux verre de vin rouge local, nous nous sommes régalés de tapas (moules sauce petites légumes, tartines grillées imbibées d’huile d’olive et accompagnées soit de fromage, soit de jambon corse, soit d’aubergines et de poivrons).
Une très bonne mise en jambe pour le repas du soir avec salade corse, sanglier au vin blanc et gâteau à l’ Orange.
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15 05 : St Florent / Algajola
Etape de transition d’après les organisateurs type toboggan avec trois montées à 350 m d’altitude en démarrant chaque fois à 0 sinon ce ne serrait pas drôle.
On commence traverser le désert des Agriates, région déjà très sèche à cette époque de l’année, avec très peu de villages, retour sur la côte, et un tourne à gauche pour attendre tranquillement BELGODERE et ensuite le barrage de CODOLE où se tient la pause repas.
Nous avons du même freiner un peu le rythme pour ne pas arriver en avance et risquer de tirer trop tôt de sa chaise longue notre parfait organisateur corse. On repart ensuite sur hauteurs pour dominer pendant plusieurs km l’ ILE ROUSSE : le paysage est splendide.
Arrivée à 15 h 30 à Algajola dans un hôtel le long de la plage.
Certains, dont moi-même, sommes logés à l’annexe, dans un véritable appartement. Pour y accéder il faut seulement traverser la route .. et la voie ferrée … sur laquelle sont déjà passés deux trains de voyageurs qui préviennent bien à l’avance et de façon claire et tonitruante de leur passage au combien tranquille.
Après la douche et quelques lessives, départ pour la plage. (NB d’après le guide du routard cette grand plage est très appréciée au sud par les villéplanchistes et au nord par les naturistes). J’ai oublié ma boussole.
Visite du village et d’une jolie citadelle.
Et au repas tarte à l’oignon, sanglier avec une sauce miel – châtaine, omelette norvégienne. Puisque nous devenons expert en sanglier, pour le moment en 1 aujourd’hui, en 2 le premier jour, en 3 hier.
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16 05 : Algajola / Porto
Départ à 7H45 pour une longue montée de 17 Km qui nous mène à 500 m d’altitude avec une vue superbe sur le golfe de Calvi.
Descente sur Calvi, tour de la citadelle, et l’on repart vers Olmo, notre point repas où nous attendent l’apéritif offert par Team Cyclo Corsica et un barbecue.
Mais il y avait anguille sous roche, et ce repas, il a fallu le mériter par 10 km de montée et 10 Km de descente du style paris Roubaix (pas des pavés évidemment, mais des trous, des rapiècements de bitume sans aucune continuité, l’ enfer du sud !!!) mais toujours avec des paysages somptueux.
Dès la reprise, ce sont 13 km de montée vers le col de PALMARELLA, et en haut, nous attendent 8 km de descente et la montée au col de la CROIX cette fois dans le style Paris Dakar. En effet tout ce tronçon est en réfection totale et nous passons allègrement de la piste en terre battue aux gravillons énormes, avec parfois des zones à peine empierrés, dans une poussière incroyable avec une température de plus de 27°. Le groupe 3 s’en tire avec une seule crevaison, le 2 tient le record avec 6 crevaisons, dont trois pour notre Trésorier !!!
Et après cela, la sois disant descente sur Porto se traduit par tout d’abord un long faux plat montant assaisonné d’une grimpette de 3,5 km.
Quelle journée !!!
La douche va durer un bon quart d’heure et la récupération de l’ après midi va associer une Petra et un superbe Café Liégeois gigantesque (un vrai de vrai, avec un vrai café au fond !!!). Au repas du soir, après une assiette de crudités très complète, tout le monde a eu un peu peur en voyant arriver une viande en sauce : ce n’était pas du sanglier, mais un sauté de boeuf !!!, le tout accompagné d’un délicieux vin corse.
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17 05 Porto / Corte
D’aucuns pourraient résumer l’étape en 39 km de montée,puis 30 km de descente, montée de 6 km et descente de 4 km.
Ce ne fut pas si simple.
D’abord un petit raidillon de 6 km pour se mettre en jambes, un peu tortueux puisque même interdit aux cars, avec un panneau route barrée à 900 m (on s’attendait au pire …. et rien ; le panneau avait du être oublié), montée des gorges de SPELUNCA très arides et très verticales, passage par EVISA et enfin montée terminale de 12 km à l’ombre dans uns superbe foret de châtaigniers pour atteindre le col de VERGHIO à 1477 m d’altitude.
Après la pause repas descente large et agréable sur une route en très bon état avec des virages bien larges permettant de descendre rapidement, sans pédaler ni freiner, entre 40 et 50 km:h sans efforts: un vrai régal.
Traversée de gorges très étroite, remontée très roulante de 6 km et descente sur Corte en arrivant vers 15H30.
Toute l’ après midi pour visiter la ville . parfait….. et bien décevant. Une rue commerçante avec surtout des cafés et restaurants: le cours Paoli (évidemment) ; La citadelle (fermée aujourd’hui).Un nombre de maisons en triste état assez surprenant.
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18 05 : Corte / Zicavo
Comme le dit notre organisateur bien aimé que certains dont le narrateur ont maudit durant toute la journée, c’ était le “ gâteau sur la cerise “. 1900 m de dénivelé sur 65 km par quatre cols à 1000, 800, 1300 et 1250 : quelle journée.
Donc col de bellagrano, puis col de la serra, enfin col de Verde en passant par le col de la Sorba, de quoi rendre les cuisses bien dures et finir en beauté. Enfin c’est passé, pas très glorieusement, mais c’est passé. Puis repas au col et descente vers Zicavo.
Et là accueil dans une petit hôtel tenu par une mamie corse, toute en noir, et toute la famille. On est arrivé un peu tôt, un quart d’heure avant l’heure prévue, les chambres ne sont pas prêtes, toujours pareil avec le club corsica: l’abord semble un peu difficile, et en fait c’est bien une façade du moment et la soirée va être parfaite.
Le repas est gargantuesque: soupe corse dans laquelle la cuillère tient presque debout, charcuteries corses,cannellonis aux épinards et au fromage corse,veau au vin rouge (1: certains ont pensé que c’était du boeuf, mais il semble que les veaux corses deviennent plus tard boeuf que sur le continent / 2 : un des convives à trouvé un plomb dans sa part de veau : normal, il devait faire partie des 3 veaux qui se sont échappés et que l’on a du abattre au fusil !!!) fromage de brebis conservé plusieurs mois en comparaison duquel le plus fort des roquefort est d’une douceur … fruits et une liqueur de mirte offerte par la patronne.
Pas de sanglier aujourd’hui.
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19 05 Zicavo / Ajaccio / Toulon
Dernière journée, les meilleures choses ont une fin.
Deux cols pour finir dont le premier avec 3 km à 9% (col de Granaccia et col de St Georges) avec quelques gouttes de pluie au départ pendant quelques minutes. Puis descente rapide vers Ajaccio que nous rejoignons vers 11H30.
Repas
Arrivée au port vers 13H30
Pot départ (très bon Muscat) offert par le Team Cyclo Corsica que nous ne remercieront jamais assez pour sa gentillesse et son efficacité.
Départ à 15 h 00 (en trois quart d’heure le ferry est vidé et rempli….c’est assez incroyable)
Arrivée à Toulon à 21H00 après 6 heures de traversée plus ou moins bien supportée.
voilà , c’est fini.
13 jours dans l’ île de beauté, île superbe, accueillante, JAMAIS plate, 1200 km de parcourus, plus de 60 cols, 13 000 mètres de dénivelé : c’était bien.
Et lundi , il faut retravailler.
Merci aux lecteurs de ce blog sans prétention.
A bientôt